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A board. Comme le tableau. Prof. Enfin voilà quoi.
(Bannière : Création/dessin d'Anne Montel, parce que c'est bô)

" Et parfois je m'extasie sur la grandeur des petits. "

mercredi 21 septembre 2016

Maîtres vivants & étoiles d'araignées.

Year 3, day 15.

Bon, il est temps de faire un petit compte-rendu du début de la croisade.




15 jours en classe et déjà tout un tas de choses à raconter, à analyser, à prendre en compte. Pour la petite histoire j'ai donc débarqué sur une classe avec une annonce de cette affectation quelques jours avant la rentrée (je m'estime heureuse de cela, d'autant plus qu'il s'agit d'un niveau que je connais). J'ai rapidement pris la classe et j'ai pu observer que certains collègues nourrissent allègrement le mythe de l'enseignant qui ne fout rien, pour ma plus grande joie. Voici donc une petite liste du bilan de rentrée en 5 points.

1) Je vais être inspectée.

C'est officiel et confirmé. Donc l'inspection, c'est une personne qui vient te voir dans ta classe (entre 30minutes et une matinée), qui t'observe et te fait ensuite un compte-rendu en te posant des petites questions reloues du type "Comment ça, vous n'avez pas 30min à accorder à chaque élève par jour?". Un peu foufou, voyez. Je caricature un peu, mais l'idée est là. L'inspection se veut bienveillante et aidante pour la suite de la carrière. Elle l'est parfois, je pense. Mais elle est malheureusement très souvent déconnectée du terrain et de la réalité de la classe. Les "grands" de l'EN sont souvent ceux qui ont le moins été dans les classes en tant qu'enseignants. Une inspection qui intervient en deuxième année en tant que titulaire (soit la 3ème année d'enseignement), précédée de visites pédagogiques (ahem, ça, ça dépend de qui on a en face). Je ne connais pas encore mes futurs interlocuteurs (interlocutrices en fait) donc restons "wait and see", mais en toute honnêteté ça n'a rien d'agréable de savoir que l'autorité de l’Éducation Nationale se satisfait de nous voir être dans les clous et bien remplir les papiers pendant qu'elle n'intervient pas auprès de trois enfants non-lecteurs de 8 ans. Et bien d'autres. Bref.


2) Mes collègues ont l'air de m'apprécier, et c'est cool.

Débarquer dans une ambiance un peu tendue, c'est pas très rigolo. Il suffit de ne pas mettre le nez dans les affaires des autres, et tout va bien. Me voilà à nouveau chouchoutée et aidée quand il y a besoin, ce qui est - avouons-le - une base solide.


3) Une classe qui s'annonce haute en couleurs.

25 schtroumpfs, encore du tout gentil, des sales histoires bien glauques, des espiègles, des champions, des mignons, et tout ça m'amène à une question : Est-ce que les personnalités des élèves se forgent en fonction du groupe? Non parce qu'il y a TOUJOURS le champion, toujours le mignon, toujours l'espiègle, toujours le responsable, toujours le sensible, le maladroit, etc... Pourtant, y'a pas de distribution des rôles en petite section, c'est du hasard. Du coup, je me pose la question des dynamiques de groupe, et du "Est-ce que cet élève aurait joué un autre rôle dans une autre classe ?". 

Une petite typo pour le lol ? Alléééé.

-T, 6 ans : Le petit précoce qui compte 100 x plus loin que ses camarades, mais qui par contre a la maturité normale d'un enfant de 6 ans et l'anxiété d'un salarié face à un potentiel licenciement économique. Ptit chat.
-Harry, Ron et Hermione, 7 ans : En vrai L, première de la classe, plein de cheveux, L, la gentillesse à l'état pur et T, gueule d'ange et premier aussi, inséparables, qui se revendiquent eux-mêmes comme "Harry, Ron et Hermione". Cela se passe de commentaire, pour ceux qui me connaissent.
- T, 7 ans : Champion. On n'a pas fini de se battre, mais je sais que je n'oublierai pas sa trogne.
- J & D, 8 ans, non-lecteurs : Mon combat de cette demi-année.
- E, 7 ans : Enfant du voyage qui, à l'opposé de ses frères et soeurs, adore l'école et s'y donne à 300%. 
- J, 7 ans : bilingue, bi-cérébrale : parvient à être à la fois en classe et dans son monde.

25 enfants en typo, c'est long. D'autres anecdotes viendront. Surtout quand commenceront le chant et le théâtre. Et toujours cette fichue envie de bien faire et de voir de la fierté dans nos yeux. Damn, ça me broie le myocarde ce fichu métier.


4) Toujours autant de gros kiffe à aller travailler, et ça vaut un peu tout l'or du monde, nan?

Bon, ben ça, c'est statu quo. L'école ça sent bon, on a plein de crayons, et les schtroumpfs sont générateurs de fous-rires. Il faut avouer que la trogne d'un enfant de 7 ans qui fait un relai à cloche-pied et les essais orthographiques de ses congénères sont fabuleux.


5) Pourquoi ces affectations sur un milieu d'année, hein, pourquoi?

 Oui parce que fin janvier, je ferai mes valises pour m'atteler à un autre groupe. Où, quel niveau? Aucune idée. Par contre je sais déjà que ça va encore être un départ difficile. Allez, ça fait les dents.










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