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A board. Comme le tableau. Prof. Enfin voilà quoi.
(Bannière : Création/dessin d'Anne Montel, parce que c'est bô)

" Et parfois je m'extasie sur la grandeur des petits. "

mercredi 11 septembre 2019

Selon les complotistes, l'année 5 n'a pas existé.

Selon mon corps, l'année 5 a été tempétueuse. J'ai d'ailleurs pris 10 ans d'âge en 10 mois.



J'ai eu la chance d'obtenir une mutation vers mon département d'origine, sans trop de difficulté. Comme cela faisait partie de mes voeux, j'ai obtenu à nouveau un poste en ULIS école, dans une école dont on m'a dit beaucoup de bien. 

J'aurais bien du mal à résumer l'année que j'y ai passée. Elle n'a rien eu à voir avec la première année en enseignement spécialisé. Elle a été riche, étouffante, fascinante, épuisante, stimulante, déprimante, et m'a secouée dans tous les sens. J'ai découvert un autre fonctionnement, un département aux multiples lacunes concernant l'enseignement spécialisé, mais j'ai découvert cela dans le cadre d'un travail d'équipe hors-norme. Une bonne part des élèves de cette année 5 n'était pas porteurs d'une déficience intellectuelle reconnue, génétique. Ces enfants souffraient et souffrent encore de telles carences affectives, sociales et éducatives que leur déficience intellectuelle s'est construite sur ce beau tas de fumier. 

On m'a annoncé une année terrible avec des élèves "fous furieux", dixit la personne qui quittait le poste. J'ai découvert des enfants perdus et ai tenté de les ramener à la maison. Le syndrome de Wendy. Je tiens un concept ?



J'ai eu le coeur qui battait fort quand certains pétaient les plombs, m'insultaient ou me frappaient tant leur cerveau était incapable de gérer la tempête émotionnelle qu'ils traversaient. Je suis rentrée le soir épuisée, vidée, démotivée. Mais j'étais sur le front le lendemain matin, et je n'ai jamais eu tant de mal à quitter une école au mois de juillet. Il est un peu tard pour raconter ici un vécu quotidien, je regrette un peu de ne pas l'avoir fait, mais ce n'est pas grave car l'apprentissage reste. Et confirme certaines de mes intuitions présentes dans ce que je lis de mes premiers articles ici. Du coup, globalement, c'est assez satisfaisant. 

Pour cette année 6, me voici endossée du costume de remplaçante, ce qui ne me remplit pas excessivement de joie. C'est une situation plutôt confortable, soirées et weekends tranquilles. Mais si peu satisfaisante et gratifiante. Et je n'attends qu'une chose, c'est le potentiel remplacement dans mon école d'année 5, pour me retrouver "comme à la maison" avec mes collègues/amis, et dans l'enseignement spécialisé. 

En espérant relancer les chroniques ici cette année. Merci, bisous, merci. 


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