Je dis régression, mais en vrai, je n'y vois pas de problème. C'est un dimanche goûter où j'écoute Henri Dès en me plongeant dans des albums jeunesse de 1995 à 2000, à un poil de fesse près. Et ça m'aide à bosser.
Pourquoi est-ce que ça m'aide à bosser?
Je me pose la question car après plusieurs heures de corrections / préparation de journée béton pour demain (visite oblige, c'est plus fort que nous hein, on s'applique un peu plus quand on vient nous voir. Menteur celui qui dit qu'il s'applique TOUJOURS comme ça pour les autres jours. Même si ça arrive, et heureusement.), j'en ai littéralement ras-la-tête. Saturation de préparation.
Et le fait de m'entourer d'enfance est aidant, car, je crois, cela me ramène à la sensation agréable liée à l'enfance et à l'école que j'ai. C'est conceptuel de se dire qu'on est entré à l'école à trois ans et que depuis on n'en est pas sorti, pour quelques années encore a priori. Je ne sais pas quels sont les actants qui ont rendu ces passages agréables : les enseignants, l'école, mes parents, ou moi-même, qui sait? Les acteurs peuvent être multiples pour rendre l'école agréable.
Je me demande du coup ce qui se passe pour ceux qui "n'aiment pas l'école". Est-ce qu'ils n'aiment juste pas l'école? Est-ce que leur caractère fait qu'ils ne l'aiment pas? Est-ce qu'ils ne savent plus pourquoi ils y vont? Est-ce une histoire de génération? Pour cette question j'ai un contre-exemple : dans toutes les classes il y a toujours des enfants qui aiment l'école et d'autres non, c'est comme ça, c'est sempiternel. Sont-ce les enseignants qui créent l'amour de l'école? Est-ce qu'au moins ils ont un effet là-dessus? Je pense que oui. Sont-ce les enfants qui, seuls maîtres d'eux-mêmes, aiment apprendre à apprendre? Quel est le rôle de leurs parents dans cette histoire? Est-ce que quand on fixe l'idée selon laquelle l'école ne sert à rien dans un cerveau jeune, elle y reste? Ou, finalement, n'est-ce que du cas par cas? J'ai entendu une sorte de proverbe qui dit que "Le professeur ouvre la porte, mais tu dois entrer seul(e)". Je suis complètement d'accord avec cela. Mais je pense aussi que tous les élèves n'apprennent pas à marcher de la même manière. Et qu'à ce moment-là, il m'appartient aussi de leur tenir la main pou aller jusqu'à la porte. Tant que cela ne m'empêche pas de dormir.
Et pourquoi suis-je restée à l'école?
Je n'ai pas de réponse exacte, j'en ai plusieurs, et j'aime bien en avoir plusieurs, je me les garde précieusement. Et au delà de l'envie pure et simple de faire ce métier, je suis persuadée que des raisons personnelles font rester certains enseignants à l'école.
Si cela peut intéresser quelqu'un, il faut lire Chagrin d'école de Daniel Pennac. Cela fait partie de mes raisons. Et aussi parce que je pense que c'est un livre à lire, vraiment. Parce que quand on a toujours été bon élève, c'est important de lire ce livre, qui parle du point de vue de celui qui n'y arrive pas, de celui qui ne comprend pas, et qui, un jour, avec une personne (un enseignant, ici), se sent considéré à l'endroit de sa vie intellectuelle où il est. J'ai trouvé en le lisant il y a longtemps (au lycée, sans savoir que je serais rendue ici aujourd'hui), que ce récit parle très bien (entre autres) des absurdités de l'institution, des traditions franco-françaises qu'il serait parfois bon d'abandonner. Non pas que notre système scolaire soit complètement à jeter, mais il faudrait virer les œillères, je pense. Enfin bref, à lire. Relire des passages me remotive à préparer, à tester, à essayer de nouvelles choses.
In learning you will teach, and in teaching you will learn. |
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