Fichtre, ça fait longtemps.
Un an de White blank page. Je pensais réserver ce blog à ma première année d'enseignement, et puis j'ai eu beau chercher un nouveau titre, je n'ai pas trouvé. Du coup, je me suis dit que j'allais poursuivre celui-ci. Qu'y mettre ? La même chose qu'avant : mes jours de maîtresse, mais pas que. Tout se croise toujours.
Dans 3 mois, je débuterai ma troisième année d'enseignement. Mais j'aimerais tout de même résumer le joyeux cafarnaüm qu'a été cette deuxième année. Joyeux car chanceux, tout de même.
J'ai appris le 31 août quelle serait l'école où j'enseignerai de septembre à ...mars. Il a fallu trouver un logement, faire des aller-retour incessants, ce qui a créé un début d'année mouvementé, mais j'ai survécu. Une petite école de campagne où je serai "titulaire à titre provisoire" sur un congé parental. Titulaire à titre provisoire. Oui parce que "remplaçant", ça demande de payer des indemnités de déplacement, donc on évite ça à l'inspection, lolol.
Le point chance : même niveau que Year 1.
J'ai bien mis 3 mois à me faire à cette nouvelle équipe, beaucoup trop mélancolique de mon année passée et un peu carrément déprimée car l'année ne s'était pas bien terminée à titre personnel. Et en fait, je comparerai probablement très longtemps cette année à un canot de sauvetage. Je resterai "La p'tite" pour ces collègues en âge d'être mes parents, qui m'ont apporté conseils et indulgence malgré quelques accrochages. Cette classe était d'un calme sans nom comparée à celle de ma première année.
Pourquoi? Déjà l'effet de l'expérience ? Non. Un lâcher-prise. Quand les malheurs personnels prennent tant de place que tu te rends compte que le boulot est là pour t'apporter des choses. J'ai lâché prise, je me suis beaucoup moins mis la pression, et ça ne s'en passait que mieux. J'ai rencontré des nouveaux élèves et ai réalisé que ce sera sûrement la même histoire tout au long de ma carrière : commencer septembre en se disant que notre ancienne classe nous manque, et former une nouvelle équipe par la force des choses.
C'est drôle, j'ai encore atterri sur soit-disant "la pire classe de l'école". Mais les gars, non. L'école de campagne, c'est un délice. Pas ou peu de conflits sur la cour, des moyens et un matériel de fou, un cadre posé et respecté... J'ai passé des semaines ébahie par cette ambiance, que je trouvais totalement rétrograde les premiers jours. Je n'ai que deux années d'expérience, mais je peux déjà me dire que j'ai passé une année génialement riche.
Depuis mars, je suis à mi-temps sur deux classes, dans deux écoles différentes. Un ce1, un ce2, un cm1, un cm2. Quand je vous dis que c'est riche. J'avais peur des "grands", mais ils sont encore si petits. Mon changement d'état d'esprit m'a permis de m'adapter, malgré la peur et les moments de maladresse encore débutante. Oui, je continue d'oublier des choses et mes qualités d’organisation sont toujours lamentables.
Il y a ces visages qui resteront toujours. En soit, j'oublierai peut-être quelques élèves (pardon à eux), mais je serai capable de m'en souvenir si on me met leur photo sous le nez. Par contre, comme l'an dernier, il y a ceux que je n'oublierai pas. Parce qu'ils sont vifs, parce qu'ils ont vraiment une vie de merde, parce qu'ils sont attachiants, parce qu'ils m'ont saoulée ou fait rire.
- R. CE1. L'exact opposé d'un élève "scolaire", brillant et déconnecté. Relou mais tellement drôle.
- J. CE1. La définition de l'attachiant. Celui qui a plus de fatigue dans les yeux en 7 ans que moi en 25. Il a eu beau taper et m'emmerder, on a tellement avancé.
- J. CE1. Une spontanée. La bonne élève. Je saurais pas expliquer.
- G. CE2. Une légère projection de moi, enfant. C'est peut-être ce qui a pu m'agacer parfois.
- A. CE2. La gentillesse.
- R. CM1. Le piquant, l'espiègle, le relou. Qui parcourt tout de même le couloir juste pour dire "à lundi, maîtresse."
- S. CM1. Le besoin insatiable d'attention. Le fourbe. Mais je t'ai grillé, mon gars. Je sais ce qu'il y a derrière tout ça, je l'ai vécu.
- B. CM2. N'ira pas en 6ème. Un peu amoureux de son adorable voisine. La limite de notre champ d'action.
- K. CM2. Le spontané. Le qui-ne-correspond-pas-à-son-prénom.
Et leurs parents. Ah, leurs parents. Je pense qu'on tient un bon sujet de mémoire, là.
Et surtout, tous les autres. C'est peut-être une des dernières années où j'aurai eu une "classe fixe" avant quelques années où je serai baladée d'école en école. Et c'est finalement ce qui me manquera le plus. Parce que former une équipe avec ses élèves, c'est un peu la base d'une excellente année. Et si j'ai pu leur apporter ne seraient-ce que 2-3 nouvelles choses cette année, sur le plan scolaire et personnel, j'aurai réussi.
Petit florilège des choses qui m'ont marquée cette année, pour compléter ce résumé :-) En plus de mon cahier "Brèves de couloirs", à creuser et à poursuivre les années à venir. Désordre chronologique garanti, dû à ma superbe gestion des technologies et à mon téléphone aux capacités so 2014.
Et ça c'est quand je pensais quitter l'école, en fait je suis restée les embêter, mouarf. |
Si si c'est la meyer biaire j'te jure. |
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