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A board. Comme le tableau. Prof. Enfin voilà quoi.
(Bannière : Création/dessin d'Anne Montel, parce que c'est bô)

" Et parfois je m'extasie sur la grandeur des petits. "

mercredi 19 octobre 2016

Le temps qui s'écoule est immense.

Ma tête au dernier réveil de période 1, ce matin.

Part 1 : Il s'ennuie.

"Pour louper l'école, je ferais n'importe quoi, pour louper l'école, moi j'irais jusqu'à..." N, 8 ans, et son regard d'ennui profond 80% du temps qu'il passe en classe. Ce n'est pas de l'insolence, ce n'est pas de la fatigue, on entame un pro rata de 50% absence de confiance en soi et 50% de "Que fais-je ici?". Il se fait chier. Damn. Il se fait chier. Il s'ENNUIE profondément. Le français, les maths, la copie, la lecture, compter, quel intérêt? Pour quoi, pour qui ? Et en fait, il a raison : pour quoi? pour qui? Est-ce qu'on leur explique tout ça? J'esssaie, en ce qui me concerne, mais impossible à faire chaque jour et pour chaque activité. Comment montrer à un gamin de 8 ans à quoi sert la leçon sur l'addition posée? Je voudrais avoir une bonne raison PRAGMATIQUE pour chacun des apprentissages. C'est le but. Certains y arrivent sûrement. En attendant, on essaie de lui expliquer, et de faire le plein d'indulgence face à son sourire qui veut dire " Je suis désolée maîtresse mais là je me fais vraiment chier, je ne sais pas pourquoi tu me demandes ça et à vrai dire je m'en fous un peu.". On oublie, face aux groupes faciles et dociles, la nécessité d'expliquer les raisons du pourquoi du comment. Et pourtant, ça fait désormais partie de mes projets : faire une liste des apprentissages avec un but associé dans une situation quotidienne. Bonne chance maîtresse. Je suis désolée N, j'aimerais vraiment que tu t'amuses et que tout ça te motive. On va trouver, on va faire mieux. Je décèle déjà des points d'accroche : les sciences, le monde environnant. On va trouver. Et il en sait, des choses.



Part 2 : Goddam kids.

Contexte : Je propose souvent à mes élèves d'apporter en classe des chansons/morceaux de leur choix pour les faire découvrir aux autres. Seule exigence : rien de radiophonique, rien de violent ou vulgaire. En partant de ce point, j'accepte tout. J'écoute les chansons, et si elles respectent les conditions, je les diffuse sur le poste de la classe (porte supersonique dont j'ai fait l'acquisition cette année, avec des lumières étou). J'ai des élèves de 7-8 ans. Résultat : dans ma playlist 2016-2017 j'ai du Daniel Balavoine, du Céline Dion (Pour que tu m'aimes encore FTW), du Menelik, du récent en somme. Les enfants sont merveilleux. Et blague à part, certains m'ont fait découvrir des choses très très sympa (genre ça : https://www.youtube.com/watch?v=guRpdsAbUv0) qui satisfont ma curiosité musicale et me donnent envie de passer des heures à écouter des accordéons sous un ciel d'été. Voilà. Je pourrais peut-être écrire des alexandrins?

[Quand une mère dit que le saut de classe pour son fils, ça le fait pas, après avoir insisté pour l'obtenir.]




Et comme d'habitude, le clan des attachiants remporte la première manche de l'année. Ce sont ceux qui me font soupirer le plus et qui paradoxalement (ou pas?) progressent le plus en très peu de temps. Du coup, j'ai un élève qui doit voir l'orthophoniste depuis au moins 3 ans et qui va ENFIN le voir après une n-ième demande. ENCORE UNE VICTOIRE DE CANARD.

Part 3 : Keep learning.

I finally felt that feeling again : i don't know ANYTHING about them and how to teach them. But i do learn.

Mais certains petits résultats te font sentir que tu commences à progresser. Comme cette élève qui écrivait phonétiquement il y a quelques semaines et qui commence à me former des vrais mots avec des vraies syllabes. Et pour tout le reste, il y a Eurocard Mastercard. 


Part 4 : J'avais envie de l'emplâtrer.

Parfois, on fait des réunions. Ce sont des conseils où se réunissent enseignants, représentants municipaux et parents d'élèves. Parfois, tout se passe bien. Parfois, il y a même des gâteaux. Et des jus de fruits. Parfois, on discute, entre adultes. Et parfois, parfois, un con se place. En 2h nous connaissons toute sa vie. Laissez-moi vous dire, cher monsieur, avec tout le respect que je vous dois, que je ne me permets pas de vous raconter ma vie en réunion professionnelle, que je ne vous donne aucune leçon sur votre façon de gérer votre emploi, que je ne me permets pas de familiarités si je ne vous connais que depuis 30 minutes, que je ne vous propose pas de devenir votre coach personnel pour réaliser vos missions sans avoir la moindre idée des tenants et aboutissants de votre métier et de vos objectifs. Je vous prie de faire de même. Et si vous avez un grand besoin de le savoir : oui, on vous entend, oui, on vous voit, mais vous seriez plus intéressant à moins vouloir l'être. Bisous éthiques et responsables, et bienveillants. Quand les cons sont braves...

Dans l'immédiat : c'est les vacances les gars !

1 commentaire:

Lexxie a dit…

Ca fait plaisir à lire pour l'essentiel ! Pas toujours simple mais les petites victoires font tellement de bien ^^