.

A board. Comme le tableau. Prof. Enfin voilà quoi.
(Bannière : Création/dessin d'Anne Montel, parce que c'est bô)

" Et parfois je m'extasie sur la grandeur des petits. "

mercredi 1 février 2017

Bilan des qualifications.

Jour 1 : Rendez-vous en terre (in)connue. 

Après avoir dit au revoir à mes collègues, il m'a fallu immédiatement me remettre dans un bain déjà testé : le cycle 3, les grands, les hormoneux, toussa. Bon, j'étais rassurée puis j'atterrissais à nouveau dans mon école de l'an dernier. Une équipe connue et appréciée, une école toute équipée, pas le plus inquiétant donc. Et je n'ai pas été déçue, à tel point que j'ai peu de choses à dire sur cette journée... parce que TOUT ROULE. Le cadre est posé. La cohésion d'école créé la sécurité et le calme. Tout est dit. Et beaucoup devraient prendre exemple sur ce modèle. J'ai même apprécié de travailler avec des "grands", c'est dire. To be continued. 

SALUT, C'EST RE-MOI.


Jour 2 : Sabrina, l'apprentie sorcière.

Me voilà passée de l'autre côté de la route de l'école du jour 1, mais à la maternelle, chez les Grande Section. L'équipe était également connue et appréciée. Bon, on m'avait dit de me pointer à 8h, chose que j'ai faite. Malheureusement, la plupart des membres de l'école n'arrivent qu'à 8h30. C'était long.
J'ai finalement réussi à trouver le Saint-Graal dès mon entrée dans l'école (AKA La Photocopieuse), et à m'organiser mentalement. Qui plus est, je connaissais déjà quelques têtes (des petits frères et soeurs d'anciens élèves de l'an passé), le milieu m'était donc très familier. J'ai découvert le niveau qui précède le CP. C'est plutôt chouette, si on passe outre les quelques sales caractères qui constituent la classe. Je vais leur montrer qui est l'papa. Non, en vrai, j'ai bien aimé aussi. Et j'ai trouvé des alter-ego parmi les collègues : du genre à coller une photo d'un homme politique sur le téléphone de la direction. MERCI, j'avais des étoiles de rire dans les yeux. 

Perle à l'accueil du matin :
" - D'habitude, c'est la maîtresse qui fait la date ou c'est vous qui la dites?
- C'est nous qui la dites !!!! "
(to myself) - This is gonna be a good day. 



Jour 3 : En pleine tempête. 

Est venue la première journée "real challenge" : une classe de 30 Tout petits, petits, moyens. Ils ont donc entre 2 et 4, aiment beaucoup les crottes de nez, leur doudou et leur ATSEM. Et désormais je vais croire au dieu des ATSEM je crois. J'ai fait connaissance avec G., ATSEM depuis 30 ans dans l'école, qui fait donc partie des murs et des piliers de l'école. Et - damn god - c'est utile et précieux. J'ai également fait la connaissance d'une nouvelle pédagogie qui me rendait un peu perplexe : la pédagogie Montessori. Bon, le concept, c'est l'autonomie et l'apprentissage au rythme de chacun. Dans la classe, il y a des plateaux (de vrais plateaux) avec des activités dessus (renverser, laver, visser, découper... des actions quotidiennes), avec des matériaux solides puis liquides. Durant les temps d'ateliers, les élèves se servent et se débrouillent à l'atelier, qui a été expliqué en début d'année (je suppose). Chaque semaine, ils ont un programme (photographié, car petits) à réaliser avec ces plateaux. J'ai donc décidé d'observer, malgré mon choix de rester sur des ateliers "classiques" (car plus rassurant pour débuter à ce niveau). Et j'ai observé des choses assez miraculeuses. Vous observerez avec étonnement l'attitude des enfants qui, malgré leur très jeune âge, font preuve d'une grande maturité : s'ils ont besoin de parler, ils posent la main sur mon épaule et attendent que j'ai terminé (vraiment, ils ATTENDENT, ils sont calmes, c'est fait avec douceur), ils sont capables d'effectuer énormément de tâches dans la classe et sont très débrouillards. Je n'ai observé qu'une journée, mais je vais m'y intéresser de près. Bon, après, concernant les compétences fondamentales (manipuler un crayon), c'est plus compliqué pour certains. Et les écarts se creusent rapidement entre ceux qui sont prêts à compter jusqu'à 30 (programme de Grande Section) et ceux qui sont encore dans la difficulté pour dénombrer. En définitive, il y a des choses à prendre et à jeter dans cette pédagogie, mais elle mérite qu'on s'y intéresse et qu'on y pioche des idées, je pense. 



Jour 4 : Un jour sans fin. 

Un CP dans une usine à ga...pardon, une grande école. Alors un conseil : ne prenez pas goût aux écoles tranquilles. Parce qu'atterrir dans un milieu plus compliqué fait tout drôle. Ce fut la journée de la mise à l'épreuve, mais mon flambeau est toujours allumé.
Dans un premier temps, il m'a fallu vingt bonnes minutes pour trouver l'école concernée, planquée au fond d'une rue bien évidemment en sens unique. Je mets un point d'honneur à ne pas utiliser mon GPS, à faire fonctionner mon sens de l'orientation et jusqu'alors ça a très bien marché, mais là, sérieusement, les gars, faut arrêter, pourquoi ne pas mettre l'école au fond d'une grotte aussi? On m'avait prévenue, mais j'ai quand même débarqué en pensant qu'il s'agissait d'un collège, 5 minutes avant l'entrée en classe des élèves... Oh, wait, non, en fait l'accueil en classe a commencé. Je suis entrée en classe, 4 élèves déjà en train de faire la rumba sur les bancs, bien, oké, cette journée va être compliquée. J'ai (pour la première fois) laissé mes élèves pour aller faire des photocopies, parce que - putain - pas le choix, en espérant qu'ils ne m'aient pas arraché le tableau en arrivant. Et c'était parti.
On a commencé dans un coin regroupement où j'ai eu la surprise d'observer plusieurs DAB en réponse à chaque question que je posais (pour plus d'information sur le DAB, cette mode terrible, voir ici)  - déjà j'étais pas jouasse, mais là. Et puis à l'énonciation de mon prénom voilà que Jean-Michel Relou répond " Monprénom-Fistule "... Well. Une fois, deux fois, trois fois. Je demande s'il y a un problème avec ce prénom. Bon, en fait, c'était le personnage du livre qu'ils lisent en ce moment. Damn. Les auteurs, vous réfléchissez deux secondes avant de donner des surnoms du type "fistule", qui sont transformés en "fistouille" pour les moins aguerris ? (pour la référence, ne cliquez nulle part, c'est une sombre histoire). 



La journée a commencé et s'est poursuivie. J'ai réalisé à 15h qu'un de mes élèves était en réalité UNE de mes élèves - Whoopsie, déso. J'ai - du coup - confronté mes propres clichés... mais vraiment, je pensais que c'était un garçon. Et le petit "tiens, c'est un prénom de garçon ça?" lors de l'appel a vite glissé loin de mon esprit. Beaucoup de reprise des règles de vie, beaucoup de remise en ordre, beaucoup d'énonciations concernant la vie de classe, et beaucoup d'hallucination. Et aucun poids, puisque je ne suis là qu'un jour et que cette classe n'est pas vraiment la mienne. Comme une envie de remuer tout ça bien proprement. 



En espérant que les prochaines journées se déroulent de manière plus agréable, je ferai au mieux. Bien évidemment, tout ce vécu est lâché comme un boulet à l'écrit puisque même s'il ne s'agit pas de ma classe, je ne vais pas ouvertement m'exaspérer devant eux, ça marque un enfant. Bon, sauf pour le DAB. Merde. 



Jour 5 : The force awakens. 

Retour à l'école-source, celle du jour 1, où le calme et le respect m'épatent. Heureusement que cette journée suit celle du jour 4, elle me rappelle que oui, je fais le bon boulot pour moi. 




Aucun commentaire: