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A board. Comme le tableau. Prof. Enfin voilà quoi.
(Bannière : Création/dessin d'Anne Montel, parce que c'est bô)

" Et parfois je m'extasie sur la grandeur des petits. "

mardi 5 septembre 2017

Heureux qui comme Ulis.

4ème rentrée, J+2. 

Après avoir balisé comme une tordue pendant 2 mois (à ma décharge, l'enseignant référent - sorte de prof principal pour les élèves en situation de handicap - m'avait dit de me reposer à fond pour être belle et pimpante à la rentrée, et évidemment, mon cerveau a réagi en mode NO NO NO), il a bien fallu me rendre dans cette nouvelle classe le matin du 4 septembre. 

En juin 2017, j'ai été affectée dans une école de campagne à la réputation parfaitement infecte. J'étais à priori attribuée à une classe de cycle 3 (CM1 et 2), mais après un apéro chez des collègues dont l'une m'a bien foutu la trouille en dépeignant la vie de cette école infernale, je me suis demandé quel était mon champ d'action pour éviter cela. Je venais de passer 6 mois en quarts temps, j'avais envie de passer une année à avoir envie d'aller au travail. J'ai réalisé que dans cette école était installé un dispositif ULIS (anciennes CLIS), grosso merdo des classes pour les élèves soit 1) en grande difficulté scolaire soit/et 2) qui sont déficients mentaux de manière générale. Bon, et ce n'est pas un scoop, ce qui me plaît le plus dans l'enseignement, c'est le social. Qu'à cela ne tienne, soyons foufous, j'ai demandé le poste et... je l'ai eu. 

1) Le soulagement

2) La réalisation 

3) La panique 


Comment gère-t-on des élèves en situation de handicap ? Comment s'adresser à eux? Comment organiser son temps de travail ? Ces élèves ont des emplois du temps individuels car ils sont suivis à l'extérieur en soins divers. Leurs cerveaux ont également des emplois du temps individuels, et le maître-mot est ADAPTATION. Bon, ça, ça va. Mais le deuxième maître-mot est ORGANISATION. Argh, c'est peut-être là que ça va coincer. Cette panique ressemble un peu à de la peur de retrouver une classe (de 12, certes, but still) d'enfants terribles comme en année de PES. Bref, j'ai remué la situation environ 1367 fois (souvent la nuit entre minuit et 6h du matin, tant qu'à faire) dans ma tête, anticipé tout ce qui pourrait arriver de pire (me faire mener par le bout du nez), questionné environ 86 personnes susceptibles de m'apporter une once d'aide, jusqu'au jour fatidique de la pré-rentrée. 




La pré-rentrée des profs, c'est toujours le jour où l'on réalise que tout ce que l'on a minutieusement (ou pas?) préparé n'est PAS PRÊT. PAS PRÊT. PAS PRÊT. PAS PRÊT. PAS PRÊT. PAS PRÊT. Mais qu'il faudra bien que ça le soit lundi à 8h30. 

Étrangement, je me suis détendue la veille et l'avant-veille de la rentrée. Sûrement grâce au fait de savoir que ça allait enfin arriver, qu'il n'y aurait bientôt plus de totale inconnue. Et finalement... ça s'est bien passé :-) Je suis passée en mode scanner, j'analyse tout, les enfants, la classe, la façon dont ils apprennent, leur langage, leur caractère, ce qui les botte, ce qui fonctionne ou pas, les collègues, les horaires, les clés, les cahiers, les étiquettes, les "hein?" (beaucoup d'élèves en difficulté de langage) qui m'échappent mais... l'année démarre plutôt bien, en plaine. On verra plus tard pour les montagnes. 






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