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A board. Comme le tableau. Prof. Enfin voilà quoi.
(Bannière : Création/dessin d'Anne Montel, parce que c'est bô)

" Et parfois je m'extasie sur la grandeur des petits. "
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samedi 4 juillet 2015

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Bonne route les petits loups. Year 1 is over.

vendredi 26 juin 2015

Quand soudain.

- J'écris "Lundi 29 juin" au tableau. LUNDI 29 JUIN. Holy shit.
Hier je m'installais dans cette classe et je me demandais à quelle sauce j'allais être mangée. (après expérience : au poivre. Crémeuse et délicieuse, mais quand tu croques sur une graine de poivre, tu en baves.)

- Demain, c'est la fête de l'école. THIS IS THE FOCKING KERMESSE BUD.
C'est la première fois. Ils vont danser. Et je suis telle une mère qui sur-couvre son enfant de moult sous-pull, débardeur, pull, manteau et écharpe : c'est moi qui ai froid. J'ai un peu peur.

- J'ai dit au revoir à deux élèves cette semaine.
Oui, certains prolongent leurs vacances.

- J'ai à nouveau cette vieille angoisse de "Où serai-je l'an prochain?". Elle ne m'avait pas manquée, cette petite. Les résultats devraient tomber cette semaine. 

- Et en fait non, je n'irai pas plus loin, c'est déjà un tel tsunami dans ma tête.


lundi 15 juin 2015

Days we did expect. Last days. W-3.

Sans vouloir entrer dans le mélodrame, le rainy sunday à trois semaines de la fin est assez propice à l'introspection post-première année. Et je peux en conclure un sacré paquet de choses. D'ailleurs, je vais encore faire une liste.

1) Le tas de bouquins.

Mes étagères ressemblent à un vieux grenier. On m'a prêté/donné des tas d'ouvrages et de manuels scolaires cette année, dans lesquels je n'ai pas encore fait le tri.  Idem pour les documents. Et je ne parle pas de l'état de mon bureau Windows. Partie de rien (ou presque), je me retrouve avec des classeurs entiers de ressources pour mes niveaux, des dossiers entiers de ressources plus ou moins bonnes. Ressources que je vais d'ailleurs garder précieusement au cas où des amis en auraient besoin dans les années à venir.


2 ) Les limites acceptées & le défi patience.

La fin de l'année, c'est un peu comme les dernières minutes d'attente quand on a très envie d'aller aux toilettes. Plus on sait que ça se rapproche, moins on arrive à se retenir, ou en l'occurrence, à faire des efforts. Bon, c'est un peu sale, mais l'idée est la même. Avec la fin qui approche, je suis moins appliquée, mais moins anxieuse du boulot aussi. Un peu la qualité du défaut, voyez-vous.
Et surtout, j'ai lâché l'affaire sur plein de choses. C'est un peu triste d'un côté, mais c'est aussi comme ça, et c'est aussi le cours des choses d'une année scolaire. C'est un peu un ring de boxe. On se bat, on y croit, et puis finalement on va laisser quelqu'un d'autre poursuivre le match avec certains élèves. J'ai bien dit avec, parce que ce ne sont pas des matchs CONTRE les élèves mais bien AVEC eux contre leurs difficultés.


3) Des objectifs bien précis.

Je crois que je ne cesserai jamais de vouloir être élève, merci à mon éducation ouverte à la curiosité. Je me renseigne pour apprendre la langue des signes (chose qui m'intéresse depuis longtemps), j'ai ENFIN envoyé un mail, reçu des dates (et un tarif KOFKOF220€KOFKOF) qui ne me correspondent pas mais qui vont être renouvelées dans les mois à venir. A plus long terme, grâce à l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger ou grâce à l'existence des disponibilités (congé sans solde), je vais pouvoir prolonger mes envies de découvrir, mais un peu plus loin. Objectif : Irlande, Écosse, Angleterre. Pour 10 mois, un an peut-être. Ou plus. Le boulet à traîner, ce sont les deux ans d'attente avant de pouvoir partir. Mais quand on veut :-)


4) Class' news.

Tout cela commence à s'agacer un peu. On essaie de ne pas trop penser au dernier jour, pour le moment je suis un peu rivée sur la fête de l'école. Ah, la fête de l'école, vaste concept. Faire danser 25 (20, en l'occurrence) mioches en rythme, les motiver, tout ça. Mais on y arrive. Et on y arrive même sur la chouette musique. Voyez plutôt : A place in the choir.


Voilà. Et comme j'aime associer des images qui n'ont rien à voir avec la classe, j'ajoute la suivante. Découverte toute récente : Peaky Blinders. Une merveille.

Kids, that how i'm gonna be after the last day. Mouche focking bébé.

jeudi 14 mai 2015

Dailyprof, jour 132.


Je suis validée. Eh. Je suis validée ! :D

dimanche 10 mai 2015

lundi 27 avril 2015

Fuck. Sans astérisque.

Jour 122. Championne a quitté l'école. 
Sentiment d'inachevé. 


Let go. Good luck. I trust you.


jeudi 23 avril 2015

Chers ministres.

Encore un. Les profs blogueurs se lâchent, les médias se lâchent sur les nouveaux programmes, et vous vous en prenez plein la tête. Voilà à peine un an que je suis enseignante, et jusque là je ne me suis pas permise d'écrire et de donner un jugement sur votre fonctionnement. D'ailleurs, je n'ai pas la prétention que mon jugement sera tangible. Disons juste qu'à mon retour de vadrouille, quand j'ai vu et lu le monceau d'articles sur les nouveaux programmes et les nouvelles propositions du Ministère, j'ai à peu près réagi comme ça : 



Je ne comprends pas. Je ne comprends pas et je suis déçue. Les grands mots pour dire 'nager' et tout le toutim, passe encore, car ça fait partie du vocabulaire savant de chaque domaine. J'ai parfois un peu l'impression que les personnes qui rédigent les programmes ont envie d'auto-satisfaire leur ego intellectuel, mais bon, je comprends. Mais que vous alliez vous concerter avec les professionnels du TOURISME pour créer le nouveau calendrier scolaire, ça, je ne comprends pas. 

Je viens de débuter mon métier, je ne suis pas blasée, j'ai envie de travailler dans de bonnes conditions. Tout le monde semble accepter votre façon insidieuse de malmener les jeunes enseignants dans leur répartition géographique, les postes qui ne pas annoncés, ou annoncés au dernier moment, c'est entré dans les mœurs. Soit. Mais qu'a-t-il pu se passer pour que vous pondiez un calendrier scolaire comprenant une période de 4 semaines, et une période de 12 semaines? Sérieusement? Vous aviez bu? 

Je pense que cette question est au delà des questions portant sur le contenu du programme : retirer le latin au collège, ça en fait grogner plus d'un (dont moi), mais là ça relève un peu de la résistance au changement, comme au temps où il a fallu transformer l'enseignement du latin vers le français. Passons. Mais quelle mouche vous a piqués ? Dites-moi? Monsieur et Madame les ministres? Comment êtes-vous arrivés jusqu'à vos ministères? Vous avez étudié? Vous avez appris de l'Histoire? Vous avez compris? Je suis navrée, nul n'est irréprochable, mais arrivés à ce point d'une carrière, comprenez que l'on puisse avoir certaines attentes. 

Dites-moi, Madame la Ministre, cela ne vous semble-t-il pas absurde, hors de l'entendement? Vous avez sous les yeux 4 semaines de classe où rien ne pourra être abouti, et 12 semaines dont les dernières seront stériles car les élèves n'enregistreront plus rien. Vous nous proposez une réforme des rythmes scolaires qui se met relativement bien en place (I miss you V.Peillon), et vous consultez ensuite les Lobby du tourisme pour que ceux-ci gagnent plus d'argent en décalant les vacances scolaires. 

Au delà de ma propre condition de fatigue au bout d'une dizaine de semaines, au delà-même de la condition des élèves qui s'adapteront tant bien que mal puisqu'ils n'auront pas le choix, je suis débectée par la conclusion de cette affaire : ce sont les gros sous qui dirigent le Ministère de l’Éducation Nationale. Et vous continuerez à prétendre tout faire pour le bien des élèves et les conditions de travail des enseignants. J'imagine que les pays nordiques doivent bien se marrer. 

" Les enfants, vos conditions de travail seront pourries, mais au moins, nous partirons au ski ! "



vendredi 3 avril 2015

Dans la peau du cancre.

Voilà. Voilà le titre de ma première année. Je crois que cette peste de difficulté risque de m'accrocher encore plus, tel un bulot sur son rocher. " Et recommencer jusqu'à notre nécessaire disparition de professeur."

" En d'autres termes, pas d'affolement, rien ne se passe comme prévu, c'est la seule chose que nous apprend le futur en devenant du passé." 


Top 10 - Les phrases quotidiennes

Voilà, je recueille depuis un moment les phrases qui se répètent chaque jour et qui en sont venues à m'énerver moi-même. Il va falloir que je creuse mes possibilités verbales pour les années à venir.

I did it again. Phew.
10) Viens me voir.
9) Est-ce qu'on peut se ranger correctement ou est-ce trop compliqué?
8) Dis, x, tu n'as pas l'impression que l'on t'attend?
7) X, s'il te plaît !
6) Si tu n'as pas envie de travailler, soit, mais tu n'empêches pas les autres de le faire.
5) Tu t’assoies, et sur tes deux fesses.
4) Paulo !
3) Et on lève son doigt.
2) Je vous attends.
1) " Ah bon? Oh la la ! " (prendre un air sincèrement intéressé) (plus facile quand c'est vraiment le cas)

Ça n'a l'air de rien comme ça, hein?

mercredi 1 avril 2015

Un outil cool, un mois de pèlerinage intensif.

La nouvelle génération d'enseignants a pour priorité l'entrée de l'éducation dans l'ère numérique. Voilà ce qui est écrit en gros en gras en noir sur les circulaires informatives. Petit topo de l'utopique et du concret.

(ce topo n'implique que ma première année et ses conditions pratiques)

L'utopique :
- Les directives sont les suivantes : apporter le plus de matériel pédagogique numérique dans les écoles. Des tablettes, des ordinateurs, des casques, etc. Mettre en place la balado-diffusion (s'enregistrer, s'écouter, écouter des consignes au format .mp3), l'échange via Skype avec d'autres écoles (à l'étranger parfois). Hein, dites, ça fait rêver? Oui oui, le jour où ma classe sera inscrite sur la plateforme dédiée aux échanges avec l'étranger, je serai un peu accomplie. Comme le jour où Internet est devenu illimité.


Le concret :
- Un ordinateur dans ma classe. Un. Bon, un et demi si l'on compte celui qui n'est pas connecté à Internet. 26 schtroumpfs. Je vous laisse faire le calcul.
- Une classe mobile (petite armoire contenant une vingtaine d'ordinateurs) mais réservée et programmée pour deux autres classes.
- Une situation géographique (étage, bâtiment séparé) créant l'impossibilité d'utiliser cette classe mobile.

Du coup, je me suis inscrite sur ce site (découvert sur un blog merveilleux), j'y ai même préparé ma classe. On peut attribuer un avatar à chaque élève, et la gestion du comportement se fait sur ce site, avec un regard pour les parents qui ont accès à internet. Chacun possède son "monstre", apparemment ça fonctionne bien. Maintenant, il faut que j'ose l'essayer concrètement. 


J'ai écrit le début de l'article il y a un moment, pour informer. Autrement, aujourd'hui, c'était le premier avril. Mon premier premier avril en classe. Je vous présente mon trophée, enfin mes trophées : 


Je peux officiellement dire que le mois de mars aura été le plus difficile de l'année, qu'il faut s'accrocher, et que cette première année c'est un peu comme une grosse poutre à traverser. Je vais réfléchir à la métaphore de la poutre, et quand j'aurai trouvé de quoi être plus explicite je viendrai éditer l'explication :)

dimanche 1 mars 2015

Et s'il le faut j'emploierai des moyens Lego®.

Hebdoprof, semaine 21
Est-ce que quelqu'un a écrit un Essai sur la difficulté à tenir un blog régulièrement? Non? Tant pis.

Achats du jour : Boîte de Lego® 580 pièces, deux loupes, deux bouquins de maths pour optimiser mes cours. C'est marrant, à chaque fois qu'on achète quelque chose, on a l'impression que ça va tout régler dans la classe. Mais non.

Pendant ces dernières vacances® (haha), j'ai vraiment "coupé" avec ma fonction de prof, je ne suis redevenue que ma nature propre : MBB. Du coup, remettre ma cape et mon masque a été passablement compliqué. Il faudrait créer un oscillogramme de ce qui se passe dans la tête d'un prof. Nous sommes samedi, je prépare ma semaine avec motivation et persuadée que ça va fonctionner, comme à chaque fois. Mais la réalité, c'est que je ne sais pas ce qui va fonctionner ou non.

Pour Thomas Sangster, désormais, ce sera les exercices à l'ordinateur. Pas d'aide de la part de la famille, il n'écrit pas, il tapera. Pour Evan (je rappelle que ce sont des surnoms), c'est plus compliqué. Lui, il sait écrire. Mais il sait aussi taper, tirer, crier, insulter, battre, se débattre. C'est dingue la force que peut contenir un mètre 12 de hauteur et des mains petites comme ça. Faut en avoir de la colère, là-dedans. 

Nous arrivons donc au mois de mars, l'inspection ne devrait pas tarder. Et la formation initiale nous rappelle gentiment en ce dimanche matin que nous avons un portfolio à créer (un document qui se situe entre le rapport de stage et le mémoire, dans l'idée). Ce document doit être rendu d'ici 2 mois, et évalué par nos tuteurs. Si je fais l'équation du temps de boulot que je prends, de celui que je ne prends pas mais que je devrais/pourrais prendre, de celui qu'il me reste pour faire autre chose, et de celui dont je vais avoir besoin pour réaliser ce document à la mords-moi-le-noeud, ça donne à peu près ça :


Oui, c'est pour nous aider. Oui, c'est pour nous faire réfléchir sur notre pratique. Oui, c'est du méta-enseignement. Oui, c'est pour les années à venir. Soit. Demandez-donc à mon cerveau de me dégager une plage horaire quotidienne pour penser à autre chose qu'à ma classe, et nous verrons. M'enfin bon.

La semaine dernière, un enfant m'a dit qu'il valait mieux s'envoyer des textos que parler. Je suis restée assez muette, j'ai demandé aux autres enfants ce qu'ils en pensaient, beaucoup ne savaient pas trop. Il avait affirmé cela avec tant de certitude dans la voix, tant d'évidence. On ne peut ni être triste (il n'y est pour rien si les technologies évoluent, et ce n'est pas un mal en soi) ni en colère (il n'a pas créé cette idée tout seul). On peut faire quoi? L'éduquer à l'échange? L'éduquer à écouter l'autre, et à prendre goût aux communications par la parole? Je réfléchis toujours, mais j'ai du mal en mon âme et conscience à me dire que je vais le laisser penser ça. Là est tout le problème : la limite infime entre notre champ d'action et le champ que l'on ne pourra jamais atteindre du haut de notre tabouret de bar.

Bon, je vais continuer d'apprendre à jouer aux échecs, je voudrais leur apprendre ensuite. Il paraît que les jeux d'esprit concentrent, aident à "focuser", alors je veux tester.

Hebdodoute : Je suis déjà en train de me demander si la boîte de Lego ne va pas être un nid à embrouilles.
Une affaire à bien mener, cette boîte de Lego.

MBB

mercredi 4 février 2015

Parfois.

Parfois, je rentre et...



Parce que :
- J'ai trop crié.
- Je leur ai mal parlé.
- Ils n'ont pas compris > j'en ai déduit que j'expliquais mal > et après?
- Je suis à court d'idées.
- Championne m'a encore sorti 12 000 "Oh yeah!" dans la journée.
- Ils se sont encore disputés pour des trucs, mais je vous jure, des trucs...
- Et j'ai (encore une fois), beaucoup trop aboyé.



mardi 20 janvier 2015

Dailyprof - La chute, et la victoire.

Métier oxymorique que le métier de prof.

Aujourd'hui, un élève de CM2 a tapé un peu trop fort dans le ballon, qui est arrivé droit sur le cercle des enseignants à la récréation. Je n'ai rien trouvé de mieux à faire, en bonne grosse lâche, que crier "Attention!" en me reculant. J'ai trébuché sur une pauvre petite CE1 effrayée, et me suis rétamée sur elle. Autant vous dire qu'elle a certainement eu la peur de son hiver vu sa réaction. J'ai cherché un peu de dignité en me relevant, bonnet sur les yeux, mais bon, c'était drôle. 

Aujourd'hui, Ch. a enfin écrit "Maîtresse" et non "Maîtraisse". Elle a eu beau me dessiner sans cheveux et ajouter "LOL" et "LOL" sur son dessin, ranafout'. Ça rattrape la championne passablement en forme de ce mardi. 

Ma tête quand j'ai corrigé son texte.

dimanche 18 janvier 2015

DAILY PROF - Bilan de la première mi-temps.


Jour 79 - L'eau qui dormait se réveille. 


Bon, je ne vais pas lister ceux que j'avais remarqués et pour qui j'avais eu un bon instinct, ceux que je n'avais pas remarqués, mais que j'aurais du et ceux que j'avais remarqués, alors qu'en fait, non. Je n'aurais pas assez de surnoms, et ça ne ferait pas avancer le schmi... voilà. 

Je me pose juste une question, à 10 jours de ma prochaine visite croisée. Que s'est-il passé la semaine dernière? Quelle question, hein. Si l'on considère le mythe de l'enfant-éponge, qui n'a de mythe que le nom, tout s'explique. Fatigants. Fatigants plus qu'attachiants. Un schéma ultra-répétitif toute la semaine : des élèves dans l'incapacité de tenir en place, d'accepter de devoir faire un effort de recherche. Des élèves qui ne gèrent ni ne relativisent la frustration, allant jusqu'à cogner, taper, insulter (eux-mêmes et les autres), faire des crises de colère ou de larmes. Les seuls moments tranquilles, c'est quand on chantait. Alors on a beaucoup chanté. Ce n'est pas pour me déplaire, mais je ne peux pas me permettre de les faire chanter toute la journée. 

Donc je cogite pour que le rythme de la classe se remette en place, j'ai préparé des jeux, on va discuter encore, on va faire des dessins libres, on va essayer de tourner les apprentissages de manière ludique, tout ça tout ça. M'enfin les gars, je fais ce que je peux hein, je peux pas pondre une pédagogie du tonnerre en 6 mois, pourtant, j'essaie. Mais quand je vois qu'en apprenant la conjugaison du verbe "être" au présent de l'indicatif, en la récitant, j'ai entendu moult "Je suis Charlie, tu es Charlie, il/elle est Charlie, nous sommes Charlie (...)", je me dis qu'il n'y a pas de secrets.

Et autre chose, quand on est censés faire grandir et évoluer une classe, et que quelque chose de probant les empêche d'avancer, mais que l'on n'y peut rien, on fait quoi? On accepte et on se résigne? Bah, non. Enfin, oui. Mais, non. Mind fuck. Je veux dire, quand 5 mois après, on oublie encore les majuscules, ce n'est pas foncièrement grave. Quand on oublie encore les -s du pluriel, ce n'est pas grave, c'est si peu de choses. Mais quand après presque 6 mois on continue à balancer son cahier, ses crayons, à insulter les autres ouvertement en pleine discussion, à parler en me regardant et à me dire "Mais c'est pas moi!" trois secondes et demi plus tard, on fait quoi? Hein? Quand on dit à l'élève Paulo "C'est 8h45 l'école Paulo" et qu'il nous répond "Oui mais ma maman elle dort tout le temps c'est pour ça, et je pourrai pas faire mes devoirs parce qu'elle dort.", on fait quoi? Et quand Th.Sangster se tape la tête au sol de colère de s'être vu refuser le droit d'aller chercher son ballon à l'étage en pleine récré, en balançant son manteau sur le sol trempé de la cour, on fait quoi? Devant les collègues, on soupire. Mais à l'intérieur, c'est la guerre les gars, la guerre. Le mieux, c'est de faire au mieux. Faire au mieux. Et retarder l'entrée dans le clan des "Oh bah lui, de toute façon...". 

La galère. Mais pas la galère de petits joueurs, la bonne grosse galère 76 rames. 

Bon, allez, allons récupérer tous nos contenants de nourriture pour mettre des dominos imprimés et plastifiés dedans, et récupérer des bouteilles pour mettre des cailloux dedans, parce que ça peut faire de la musique.
Un jour je ferai le top des Leitmotiv des Prophrases, avec dans le top 10 " On sait jamais, ça peut servir !"




vendredi 9 janvier 2015

Quelle semaine. Quelle semaine.

Tout est dessiné.

Je vais essayer de passer outre la rentrée, même si c'est censé être le sujet principal. La journée de rentrée a été... mouvementée. Reprendre, s'apercevoir de tout ce qu'on a oublié de faire, qu'on perd un peu la main en deux semaines, alors que paradoxalement rien n'a changé. Mais ça paraît un peu gnangnan après les événements.

Lundi, c'était le début de la patinoire. Je me suis aperçue avec désespoir que mes élèves ne savaient pas faire leurs lacets. Certes, les patins, c'est pas facile à chausser. Mais 52 patins à lacer, les gars, sérieux. Heureusement que quelques parents étaient là. En plus, je me suis débrouillée pour prendre des patins trop petits. Et les 26 schtroumpfs entrent en glace sans la moindre hésitation, quand toi tu fais un pseudo chasse-neige des premières minutes sur la glace. Ah, tiens, je deviens l'adulte qui observe ses prochains d'un air bonhomme.

La rentrée de janvier a des petits airs de validation qui fait peur. Mais n'en parlons pas. Encore du temps. J'ai attendu janvier avant de trouver une organisation de classe qui fonctionne : des grandes tables pour les ateliers, un remaniement des places, etc.

Janvier : Championne adopte un comportement quasiment normal. Je ne sais pas si être dans ma classe y aura été pour quelque chose, mais je suis quand même fière. Par contre, la rentrée, c'est aussi retrouver Paulo et ses lèvres qui parlent seules, son "lindi" trouvé dans le dictionnaire, "mais si maîtresse je l'ai trouvé!", Evan* (l'avantage d'écrire, c'est qu'on peut créer des noms qui ne font sens qu'à nous) et ses caprices, ses larmes déchirantes à l'idée d'être privé d'écran et de copains parce qu'il m'a littéralement brisé la patience entre jour 1 et jour 4 (mot écrit dans le cahier de liaison jour 4, une galère innommable pour le faire sortir de la classe, voire de l'école... jusqu'à l'arrivée du directeur. Parfois, j'aimerais avoir une grosse voix.), les soucis de stabilité de Th.Sangster (dangereux parfois pour lui-même et pour les autres, va gérer ça copine, sans intervention des maîtres spécialisés dans mon école), l'altruisme de Cha, et les remarques pertino-agaçantes de Jean-Michel (celui qui bouffe du lion). Ouais, bon, ok, en fait, ça m'avait manqué. 

Mercredi : Sortie de classe, retour au bercail, informations télévisées. Depuis mercredi, informations radio dès que je le peux. L'incompréhension, la tristesse, la peur, la colère, tout ça qui se calme doucement. 

" Savez-vous ce qui s'est passé hier?"

Discussion, minute de silence respectée. Nous sommes tous Charlie. 

mercredi 7 janvier 2015

mercredi 17 décembre 2014

Hello again.

Quand je me dis que je n'ai pas écrit depuis plusieurs semaines, ça me dépite. Mais en réalité, je n'ai pas su trouver un seul moment pour le faire.

Les réunions parents-enseignant, c'est aussi ça.

La reprise de la classe a été... hyper plaisante. Même si les deux semaines de reprises se sont résumées à voiture-boulot-dodo (et corrections). Il y a eu les fameuses réunions avec les parents, tous les soirs, jusqu'à environ 19h. J'ai vu à peu près tous les parents, ce qui est un beau score dans le tableau de l'intérêt des parents pour l'enseignement de leur enfant. Ce côté plaisant a dû se sentir pendant mes visites pédagogiques, car il en est ressorti plus de positif que les fois dernières, c'est chouette et motivant.

La petite typo promise, la toute première, que j'affinerai au long des années comme un bon chèvre bien coulant :

L'inquiet : " Je trouve que mon fils fait beaucoup d'erreurs d'orthographe, comparé à sa sœur qui..." Non, chut, arrête-toi là, fais un petit travail, et tout ira bien, même si j'entends. " Non mais moi vous voyez je suis très pointilleux sur l'orthographe..." Non, chut, respire, allez, ça va aller, ce n'est pas grave (MAIS CA ME GAVE) s'il oublie les -s au pluriel.
Le papou : " Bon... bon bah c'est bien hein. Non mais c'est vrai que Kevin a toujours été un peu timide. En même temps on le laisse faire, il va à son rythme. Il fait aussi du guitaranglaimaquette le soir, alors ça lui en fait des activités."
L'exaspéré : " Je sais pas quoi faire. C'est pareil à la maison. " " Non mais je sais bien, c'est pareil à la maison."
Le mitigé : " Mhhh... mmmmh... D'accord... Oui, oui."
L'attentif : " Et donc ça, c'est la note sur le 3ème travail sur le verbe? " "Et l'écriture, ça se passe comment?"
Le content : " Bon bah c'est très bien tout ça."
Le très attentif : " Non mais il faut faire attention. Vraiment. D'accord. Et on aura tout ça en retour à la maison? Très bien. "
Le bobo lapin : " Non mais vous comprenez, s'il/elle ne travaille pas bien, il n'y aura pas de tablette. Ni de Disneyland." (le lapin, c'est pour les carottes, comprenez)
L'inconvincible : " Non, mais il se plaint souvent de ses camarades, c'est difficile pour lui. Et il a beaucoup de choses à dire. " (En même temps, s'il ne leur crachait pas dans les cheveux ce serait peut être plus simple, amicalement parlant.)(Et oui, on a tous beaucoup de choses à dire.)
Le bavard : " Et donc moi j'ai fait xxx comme études, du coup si vous avez besoin de xxxx, n'hésitez pas! " (Très bien, je suis extrêmement reconnaissante, mais je vous avoue que là j'ai envie de rentrer chez moi.)
Le kifaitcquilpeut : "Oui, et il/elle le sait en plus, hein tu le sais, qu'on ne peut pas toujours parler?"
L'instit : " Et vous pourrez me prêter ça? ça m'intéresse pour ma classe." (OKAY VAZY FLATTE MOI ENCORE)


Étape 2 des longues soirées : les livrets d'évaluations.

Les livrets d'évaluation, comme je disais à une amie, c'est un peu le marché de la critique... positive ou négative. Je reste d'avis qu'il est difficile voire impossible de résumer ce qu'est un élève et ce que sont ses attitudes. Mais bon. L'institution. Alors on met des A, des B, etc. En tâchant d'expliquer que ça ne fait pas tout. J'observe les livrets remplis par mes collègues, ça me fait un peu peur au vu du nombre de choses que j'oublie, et que je veux faire mieux à la rentrée prochaine.

Par exemple : éviter de me retrouver avec plus de 200 fiches d'exercices à corriger la dernière semaine des vacances. Par exemple, hein. Et aussi ne SURTOUT pas tout évaluer la dernière semaine, c'est un carnage, et ça pousse à penser qu'on est mauvais enseignant parce que la moitié d'entre eux n'est plus apte à la concentration.

Perle de décembre : " Quel a été le mois le moins pluvieux? " Réponse : " Le plus jeune." " ... Allez, on va chanter. "

Sinon, j'ai enfin réussi à mener un petit projet en Arts Visuels (difficile, la continuité). Pour mêler Anglais et Arts Visuels, nous avons observé tout d'abord des photographies de Londres à la période de Noël. Des monuments, que nous avons décrits, situés sur des plans, ils sont incollables sur "Le Big Ben". Ensuite, je les ai fait observer les travaux de Leonid Afremov (si si, celui avec plein de couleurs), et leur ai demandé de me construire un paysage londonnien hivernal à la manière de ce peintre. C'était difficile, à conceptualiser, à construire. Je suis plutôt contente, donc j'ajoute quelques photos de leurs travaux :)












mercredi 26 novembre 2014

Coming soon...

... une petite typologie des parents d'élèves en réunions individuelles. :-)

Et un compte rendu d'une visite positive :D

Love my job.

samedi 22 novembre 2014

Here we go again.

C'est donc en ayant un peu mal aux cheveux et en écoutant l'album Wanderlust de Sophie Ellis-Bextor (une merveille) que je me remets à préparer ma classe. Mon quota horaire des semaines à venir va exploser, ambiance réunions parents/enseignant(e), formations pédagogiques à tout bout de champ, visites pédagogiques (deux)... Take a breath.

Je leur ai préparé quelques petits trucs pour la reprise :

- Un système amélioré pour le comportement en utilisant ClassDojo, un site facile d'utilisation qui permet aux élèves d'avoir un avatar "monster" hyper drôle et de voir leur progression comportementale dans la semaine ou la journée. Les parents peuvent aussi y avoir accès. Je vais voir si je parviens à mettre ça en place. Pour ça on remercie la PE du blog "L'univers de ma classe" qui après ses lectures en pédagogie américaine a des idées à foison. D'un coup, j'aimerais avoir +10 ans de carrière.

Une nouvelle petite carte qui, je l'espère, sera assez explicite.

Des jeux* "rituels" (pas plus de 10min) sur la langue, les maths, l'esprit critique, la réflexion...

Et des petites étiquettes** pour les composants de la phrase :D
* Les jeux sont inspirés du livre Dire, lire, écrire paru chez Retz, une petite perle.
** Les étiquettes sont elles tirées de l'ouvrage "Réussir en grammaire au CE2", qu'on ne présente plus dans l'aquarium qu'est le monde de l'enseignement.

Dernière ligne droite jusqu'à Noël, ce n'est pas la plus simple, ce n'est pas la moins chargée, mais j'ai quand même hâte, en espérant que la visite et le rappel de ma débutanterie ne me plombe pas autant que la dernière fois. En route, fidèle destrier, reprenons la croisade.


jeudi 13 novembre 2014

Stage : jour 3.

Bon, je peux retourner dans ma classe?

(c'est bien, j'ai plein de ressources, plein d'idées, j'ai fait du fusain, j'ai du temps le soir, mais je ne me dépense pas assez en étant assise derrière un bureau :-3)

Edit : Passer à l'école pour checker les cahiers de liaisons, voir comment ça se passe avec la remplaçante, discuter un peu avec les collègues, sentir les bonnes odeurs du couloir et de ma classe (ça y est, atteinte), voir mes élèves courir vers moi en souriant (mais mais... ils sont contents de me voir?), championne y compris, je je je... Eh, vous, là, qui ne saurez jamais que vous avez été les premiers, j'ai hâte de revenir.

Et n'imaginons même pas à la fin de l'année.